mardi 13 novembre 2012

Entre 1816 et 1841, l’école mutuelle de Saint-Louis (4) aurait connu des bonheurs divers, une sorte de lente et pénible évolution faite de tâtonnements.
En 1841, «pour remédier à la dégradation de l’enseignement donné par l’Ecole Mutuelle, les notables de Saint-Louis et le Gouverneur estimèrent que l’enseignement devait être confié à des religieux et ils en firent part au Ministre de la Marine. Celui-ci se mit en relation avec M. de la Mennais, Supérieur Général des Frères de l’Instruction Chrétienne dits Frères de Ploërmel» (5).
Par la suite, de façon presque ininterrompue, l’enseignement restait aux mains de l’Eglise (de 1841 à 1903). «Certes, les frères avaient été demandés pour donner une instruction profane, mais ils avaient été envoyés par M. de la Mennais pour répandre avant tout la Science de Jésus-Christ» (6) dans une région en majorité musulmane.
Car, malgré les péripéties, «l’administration coloniale paraît adopter, à l’égard de l’Islam, une attitude plus fluctuante en Afrique Noire qu’en Algérie. Selon J.-R. de Benoist, elle favorise l’Islam lorsque celui-ci est un allié de sa politique et le combat lorsqu’elle y voit une menace. Dans la mesure où la religion musulmane est considérée, par rapport au fétichisme, comme une étape vers la civilisation, l’administration pratique, durant la conquête, une politique pro-islamique. Mais, quand les marabouts expriment leur xénophobie, elle n’hésite pas à les réprimer» (7).
Aussi en 1855, en arrivant au Sénégal comme Gouverneur de la Colonie, Louis Faidherbe tentera-til d’obtenir une école pour les musulmans. Il jetait alors les bases de l’enseignement laïc. Cependant, la colonisation n’étant pas une oeuvre de charité, Faidherbe cherchera avant tout à consolider la colonisation militaire par une domination et une aliénation culturelles dont la langue française serait le ciment.
La première école laïque a été créée à Saint-Louis en 1857. Des expériences similaires avaient été tentées dans l’arrière pays (en brousse) avec moins de succès. Face à la résistance des populations musulmanes, Faidherbe créait l’Ecole des Otages au nom significatif (8).

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